DIALOGUE POLITIQUE OU CAUSERIE AU COIN DU FEU ? Chacun se souvient. Sous le règne du président Houphouet qui avait fait du dialogue un de ses principaux instruments de gouvernance, les ivoiriens étaient coutumiers du "conseil national". Qui était un cadre institutionnel où toutes les forces vives de la nation se retrouvaient pour réfléchir, faire des diagnostiques sans complaisance du fonctionnement de l'État, et faire des suggestions au chef de l'État dans le sens de la résolution des grands problèmes du moment. Et la Côte d'Ivoire s'en portait bien mieux. C'est dans cette trajectoire qu'au regard de la crise post-électorale qui a défiguré la Côte d'ivoire, le FPI et son président ont proposé un conseil national, en terme d'"Etats Généraux de la République". Qui aurait vocation à créer les conditions consensuelles d'un "vivre ensemble", et de la genèse d'une société moderne et véritablement démocratique. Après avoir qualifié cette lumineuse proposition d'<>, le président de la république a cru devoir instaurer un "dialogue politique"exclusivement réservé à certains partis politiques. Avec un ordre du jour étrangement étriqué, ignorant la plupart des préoccupations des ivoiriens. Certes la question électorale reste une préoccupation non négligeable, au regard des conséquences désastreuses des consultations électorales de la dernière décennie. Mais elle ne saurait occulter les lancinantes questions liées à la cherté de la vie, à la sécurité, à l'éducation, à la santé et à l'habitat. C'est pourquoi, l'organisation du dialogue politique dans son format actuel ne peut emporter notre adhésion, même si nous en acceptons le principe. D'autant que les forces politiques qui y sont privilégiés ont fait la preuve de leur incapacité à promouvoir la paix et le vivre ensemble dans ce pays. Et qu'elles sont disqualifiées pour représenter le corpus social ivoirien qui aurabonde de compétences avérées, et qui est mieux qualifiée pour faire valoir et défendre ses intérêts. De sorte que nous exigeons l'intégration des autres forces vives de la nation. Pour un véritable dialogue inclusif, insusceptible de provoquer des vagues de contestations ultérieures.
Junior Gnapié | 13/06/2024 | 92 vues