Le préfet de Yakassé-Attobrou, Djédjé Marcelin et le ministre gouverneur Vincent Lohoues Essoh
Yakassé-Attobrou est une localité très riche surtout au plan agricole. On y cultive le café, le cacao, l'hévéa mais aussi le vivrier. Selon d'ailleurs les estimations, ce sont 4000 tonnes de café, 6000 tonnes de cacao, 3000 Ha d'hévéa et plus de 2000 ha de vivriers ( banane, taro, manioc...) entretenus par les braves paysans. Ce qui fait de ce département peuplé d'environs 100 mille âmes, le principal grenier de la région de La Mé. Ce vaste département de 1275 km2 comprend, outre le chef-lieu Yakassé-Attobrou, les sous préfectures d'Abongoua ( 16 km) et de Biéby.
Mais depuis ces trois dernières années, cette cité naguère paisible est secouée par le phénomène de l'orpaillage clandestin. La montée fulgurante de ce phénomène est telle qu'il achève de hanter les populations du département. Aucun village des sous préfectures n'est épargnés par ces chercheurs d'or qui s'installent de façon tentaculaire dans le département de Yakassé-Attobrou, souvent avec la complicité de certains jeunes mais aussi des chefs de familles qui bradent les parcelles. Le préfet du département de Yakassé-Attobrou, Djédjé Marcelin, n'a pas manqué de mentionner la dangerosité de ce phénomène. "L'insécurité met à mal la vie des braves paysans et l'orpaillage clandestin constitue un véritable casse-tête avec son lot de braquages et de morts", déplore t il. Il est rejoint par le jeune sous préfet d' Abongoua, Ayaké Germain. " Abongoua a une population de 17 mille âmes. Mais les populations vivent constamment dans le stress à cause de l'insécurité grandissante du fait des orpailleurs qui ne manquent pas de se tirer dessus et agresser les paysans. Il ne se passe de mois sans qu'on ne déplore des morts soit par balles soit par noyade", fait il remarquer, indiquant au passage, que le très mauvais état de la piste Yakassé-Attobrou-Abongoua ( 16 km) favorise cette insécurité. Le chef de village de Abradine 2, Nanan Achou Claude et le 4 ème adjoint au maire Aboi Acho décrient ce phénomène qui gangrène désormais le département. " Nous ne pouvons plus supporter l'orpaillage clandestin aux contours immaîtrisables.
Il faut l'avouer, au-delà des braquages et autres fusillades, ce phénomène constitue une véritable menace pour les populations. D'abord les trous ne sont pas refermés et pourraient être de véritables pièges contre les enfants qui pourraient s'y engloutir. Ensuite, il empêche le passage d'eau, menaçant d' inondation les terres cultivables. Enfin, les animaux qui boivent les eaux polluées en meurent intoxiqués. Les populations ne sont pas non plus épargnées. C'est donc la mort assurée. Face au drame, le ministre gouverneur Vincent Lohoues Essoh a pris acte des préoccupations des populations. Il a demandé aux chefs de villages de ne pas se faire complices des orpailleurs. " Ne bradez pas vos terres ", a t il conseillé avant d'encourager les jeunes aux activités génératrices de revenus à travers le recrutement de jeunes volontaires, environs 200 pour la création des plantations de manioc. Cela pourrait certainement les détourner de ce phénomène ravageur de l'orpaillage clandestin aux conséquences écologiques irrémédiables.
Norbert Nkaka