Le RHDP au pouvoir en a surpris plus d'un ce Lundi 12 Juillet, en se démarquant par la voix de son directeur exécutif, Adama Bictogo, de la dynamique de dialogue national, prôné par l'ensemble des acteurs de la classe politique.
« Nous n'avons pas besoin d'un dialogue national inclusif », indiquait le numéro 2 du parti au pouvoir, invoquant le fonctionnement régulier des institutions de la république.
En dehors de l'opposition qui ne décolère pas depuis la conférence de presse de l'ancien ministre de l'intégration Africaine, la posture du RHDP au pouvoir, paraît gênante, même pour les partenaires extérieurs de la Côte d’Ivoire.
Au Palais Bourbon, vers l'épilogue de la crise du 3ème mandat en Novembre dernier, le ministre Français des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, expliquait aux parlementaires Français, la vision dans laquelle s'inscrit Paris, par rapport à la crise en cours en Côte d'Ivoire. « Le président Ouattara s’est exprimé hier devant son pays en proposant un dialogue avec l’ancien président Monsieur Bédié. Cela va dans le bon sens et nous souhaitons par contre et clairement que des actes contribuent rapidement à l’apaisement. Des mesures concrètes et rapides doivent être prises pour tourner la page de la violence et de la division.
Nous pensons aussi que le règlement des différends entre les autorités et l’opposition doit se faire sur une base inclusive en associant l’ensemble des forces politiques du pays dans le respect du cadre constitutionnel et de l’Etat de droit », clarifiait-t-il, sur un ton de fermeté.
Même son de cloche à la Maison de verre à New-York, où le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Gutierres, dans son message de félicitations au président Ouattara, nouvellement réélu, indiquait: « Je suis encouragé par vos efforts visant à engager un dialogue franc, inclusif et propice à l'apaisement et à la réconciliation nationale ».
Le fonctionnement des institutions de la république est-t-il vraiment un indice suffisamment rassurant pour ignorer l'impératif du dialogue national préconisé par la communauté internationale et réclamé par l'opposition ?
Absolument non, au regard de l'histoire récente de la Côte d’Ivoire, car en 1999 et en 2002, les institutions fonctionnaient parfaitement lorsque les armes ont crépité, remettant tout le processus démocratique en cours à ces époques.
Le RHDP tente-t-il de défier la France et la communauté internationale?
Les faits sont troublants.
R.A