Jacques Mian Krowa d'Anomatuepin, analyste politique
Dans leurs acceptions athéniennes, la politique est l’art de conduire les affaires dans la cité (donc les affaires publiques), et la démocratie le droit reconnu au peuple de veiller à la bonne conduite de ces affaires. Il en découle que c’est faire preuve d’ignorance et revendiquer son inculture que de restreindre la politique et la démocratie à des élections périodiques.
Je m’en vais ainsi dire que le peuple a besoin d’être formé pour acquérir la capacité d’exercer son droit de contrôle sur la conduite des affaires publiques. Pas seulement sur celles-ci, mais également sur le comportement social des hommes et femmes oints des suffrages du peuple, d’autant plus que certains comportements même privés sont susceptibles d’avoir quelque influence sur les activités publiques.
C’est en raison de cette réalité qu’en Occident l’on veille à ce que la magistrature suprême soit tenue par une personne de moralité irréprochable, y compris dans l’exercice de ses responsabilités familiales. C’est pourquoi les médias sont aux trousses des maîtresses, des tchizas ou des « petites femmes » (pour rester dans la chronique ivoirienne) des grands leaders afin de les débusquer tel du gibier.
À Athènes puis dans les autres villes grecques, il y avait l’agora, cette place publique qui était le siège de l’assemblée du peuple. Mais nous ne sommes plus dans l’antiquité, les agoras sont remplacées par des espaces et des supports communicationnels modernes que sont les médias : tabloïds, magazines, radios, télévisions, réseaux sociaux.
Par ailleurs, la prophétie du village planétaire ou village global du Canadien Herbert Marshall McLuhan s’est réalisée grâce au Web 2.0 (le Web participatif) et à de nombreuses applications. Nous vivons une véritable révolution numérique qui contribue à nous conférer une liberté d’expression comme notre planète n’en a jamais connu. Ainsi, nous sommes tous invités à exercer notre droit de contrôle et de critique des affaires publiques, mais aussi privées si celles-ci se retrouvent sur la place publique.
Tant pis pour ceux et celles qui, quoiqu’alphabétisés et formés dans des universités, rechignent à jouir de leur liberté d’expression, ayant choisi de s’auto-incarcérer sous des pesanteurs aussi cocasses qu’antédiluviennes, de se poser délibérément un bâillon anachronique et ridicule, de s’astreindre à une omerta qui n’a pas lieu d’être.
Et ces personnes-là, ces Africains et Africaines-là, confondant satires et crimes de lèse-majesté, voudraient user des ciseaux d’Anastasie à l’encontre de ceux qui critiquent les hommes et les pouvoirs publics dans le dessein de faire avancer positivement et qualitativement la société. Ils auraient aimé nous voir donner constamment dans le dithyrambe et l’apologie systématique comme eux. Tant s’en faut !
Ayant observé cette attitude somme toute déplorable, j’en conclus que pour l’instant la démocratie constitue une gageure en Afrique.
Il n’y a pas que la démocratie au demeurant. D’une façon générale, les Africains ont du mal à adapter en Afrique ce qu’ils ont vu, observé, étudié, appris en Occident. C’est comme si l’on appliquait un cautère sur une jambe de bois. Tout cela mérite une profonde réflexion.
C’est le 1er juillet aujourd’hui. Je dis BONNE FÊTE à tous mes concitoyens et amis canadiens.
Jacques Mian Krowa d'Anomatuepin
Je m’en vais ainsi dire que le peuple a besoin d’être formé pour acquérir la capacité d’exercer son droit de contrôle sur la conduite des affaires publiques. Pas seulement sur celles-ci, mais également sur le comportement social des hommes et femmes oints des suffrages du peuple, d’autant plus que certains comportements même privés sont susceptibles d’avoir quelque influence sur les activités publiques.
C’est en raison de cette réalité qu’en Occident l’on veille à ce que la magistrature suprême soit tenue par une personne de moralité irréprochable, y compris dans l’exercice de ses responsabilités familiales. C’est pourquoi les médias sont aux trousses des maîtresses, des tchizas ou des « petites femmes » (pour rester dans la chronique ivoirienne) des grands leaders afin de les débusquer tel du gibier.
À Athènes puis dans les autres villes grecques, il y avait l’agora, cette place publique qui était le siège de l’assemblée du peuple. Mais nous ne sommes plus dans l’antiquité, les agoras sont remplacées par des espaces et des supports communicationnels modernes que sont les médias : tabloïds, magazines, radios, télévisions, réseaux sociaux.
Par ailleurs, la prophétie du village planétaire ou village global du Canadien Herbert Marshall McLuhan s’est réalisée grâce au Web 2.0 (le Web participatif) et à de nombreuses applications. Nous vivons une véritable révolution numérique qui contribue à nous conférer une liberté d’expression comme notre planète n’en a jamais connu. Ainsi, nous sommes tous invités à exercer notre droit de contrôle et de critique des affaires publiques, mais aussi privées si celles-ci se retrouvent sur la place publique.
Tant pis pour ceux et celles qui, quoiqu’alphabétisés et formés dans des universités, rechignent à jouir de leur liberté d’expression, ayant choisi de s’auto-incarcérer sous des pesanteurs aussi cocasses qu’antédiluviennes, de se poser délibérément un bâillon anachronique et ridicule, de s’astreindre à une omerta qui n’a pas lieu d’être.
Et ces personnes-là, ces Africains et Africaines-là, confondant satires et crimes de lèse-majesté, voudraient user des ciseaux d’Anastasie à l’encontre de ceux qui critiquent les hommes et les pouvoirs publics dans le dessein de faire avancer positivement et qualitativement la société. Ils auraient aimé nous voir donner constamment dans le dithyrambe et l’apologie systématique comme eux. Tant s’en faut !
Ayant observé cette attitude somme toute déplorable, j’en conclus que pour l’instant la démocratie constitue une gageure en Afrique.
Il n’y a pas que la démocratie au demeurant. D’une façon générale, les Africains ont du mal à adapter en Afrique ce qu’ils ont vu, observé, étudié, appris en Occident. C’est comme si l’on appliquait un cautère sur une jambe de bois. Tout cela mérite une profonde réflexion.
C’est le 1er juillet aujourd’hui. Je dis BONNE FÊTE à tous mes concitoyens et amis canadiens.
Jacques Mian Krowa d'Anomatuepin