Les chercheurs de l’Université Peleforo Gon Coulibaly de Korhogo en collaboration avec le Groupe Technique de Travail lutte contre les résistances aux antimicrobiennes (GTT-RAM Côte d’Ivoire) ont présenté en plénière devant une cinquantaine d’acteurs de la filière laitière à la salle de conférence de l’hôtel Mont Korhogo, les résultats des études menées sur le lait, la viande et les tiques. La présentation de ces résultats a donné lieu à des échanges et une sensibilisation des acteurs sur l’utilisation des antibiotiques.
En effet, selon les dernières études du ministère des ressources animales et halieutiques de Côte d’Ivoire, l’élevage bovin prend une ampleur grandissante en Côte d’Ivoire depuis les décennies de sécheresses qui ont durement éprouvé les pays du sahel. Les éleveurs transhumants d’hier se sont progressivement sédentarisés et les autochtones-agriculteurs d’antan se transformant en agro-éleveurs.
Cette rencontre a été émaillée par 4 présentations dont les deux premières ont été faites par Dr Tiekoura Bertin, représentant le GTT RAM et Dr Anany de la Direction des Services Vétérinaires respectivement relatives à la Lutte contre la Résistance aux Antimicrobiens en Côte d’Ivoire et à la lutte contre la RAM en Santé animale.
Il est important de préciser ici que dans le nord de la Côte d’Ivoire, l’élevage pratiqué y est de type extensif, sédentaire ou semi-transhumant. La pratique de cette activité rime avec une forte utilisation de produits médicamenteux afin de garantir la santé des animaux et la qualité hygiénique des aliments. Par contre, l’usage des médicaments, les notions sur les conditions d’utilisations, les doses à administrer ou les délais d’attente entre la prise de médicaments et l’abattage sont souvent absents, tout cela est en grande partie responsable de la multiplication et de la propagation des bactéries multi-résistantes (BMR).
Comment utiliser les antibiotiques dans l’élevage ?
Les deux dernières présentations ont été faites par les docteurs WOGNIN Affou Séraphin et Traoré Sylvain, tous deux Enseignants-chercheurs de l’Université Peleforo Gon Coulibaly de Korhogo était relatives aux restitutions des résultats des études.
Dr WOGNIN a présenté les résultats des travaux de recherches sur l’utilisation des antimicrobiens dans l’élevage de bovins et les germes (BMR) identifiés dans la viande de bœuf dans la sous-préfecture de Korhogo. Il a par la suite sensibilisé les éleveurs aux bonnes pratiques en termes d’utilisation d’antibiotiques afin de garantir la santé des animaux et la qualité hygiénique des aliments.
Lors de son discours de bienvenu, le Directeur des ressources animales et halieutiques de la cité du Poro. OUATTARRA Issif a félicité cette initiative et encouragé les participants à suivre avec attention cet atelier de sensibilisation. Il n’a pas manqué de souligner que l’ensemble des participants (éleveurs) se plaignent souvent des maladies dues à l'inefficacité des traitements administrés à leurs animaux. Que faire face à cela ? Le directeur régional et le directeur du LANADA ont de ce fait, au cours des échanges prodigués des conseils et les bonnes pratiques dans l'utilisation des médicaments. Ils ont conseillé et exhorté les éleveurs présents à toujours faire recours au vétérinaire ou au Lanada pour résoudre leurs préoccupations.
RESOLUTIONS
Le Dr TRAORE, quant à lui a axé son in intervention sur l’utilisation de trois plantes pour lutter contre la résistance des tiques et des bactéries dans le bassin laitier de Korhogo.
Les échanges ont permis de retenir ce qui suit :
Les échanges ont permis de retenir ce qui suit :
La méconnaissance des éleveurs de la problématique de résistance aux antimicrobiens (RAM) du fait de leur pratique inappropriée, l’importance de se faire accompagner par le laboratoire Régional de LANADA dans la détection des maladies , la nécessité de consulter un Vétérinaire ou para vétérinaire pour tout prélèvement et envoie d’échantillons d’animaux au laboratoire Régional du Lanada pour analyse, Laisser les traitements des animaux exclusivement aux soins aux vétérinaires ou par vétérinaires et surtout, respecter les délais d’attente pour permettre aux antibiotiques d’être efficace sur les pathologies des animaux et ne pas exposer aussi la santé des consommateurs
Le besoin de formation à travers des ateliers de renforcement de capacités sur la RAM fait également partie des résolutions qui ont été prises pour un meilleur rendement dans cette lutte contre la RAM.
Le besoin de formation à travers des ateliers de renforcement de capacités sur la RAM fait également partie des résolutions qui ont été prises pour un meilleur rendement dans cette lutte contre la RAM.
L’objectif final de cet atelier était de présenter les résultats des différentes enquêtes menées dans le Département de Korhogo en lien avec l’utilisation du lait, de la viande et des médicaments vétérinaires. Les études qui ont été faites à ce sujet concernaient principalement l’utilisation des antibiotiques dans l’élevage, la qualité sanitaire des produits de l’élevage à l’instar du lait, de la viande etc. et la recherche d’une solution alternative biologique dans la lutte contre les tiques dans le bassin laitier de Korhogo. Elles été réalisées par des Enseignant-chercheurs de l’Unité de Formation et de Recherche (UFR) des Sciences Biologiques de l’Université Peleforo Gon Coulibaly de Korhogo.
Ces travaux ont été réalisés avec l’appui de la Direction des Services Vétérinaires de Côte d’Ivoire (DSV), du Centre Ivoirien Antipollution (CIAPOL) et l’Institut Pasteur de Côte d’Ivoire (IPCI). Toutes ces structures de santé et d’environnement ont reçu des échantillons pour analyse. Il s’agit notamment des échantillons de lait et de tiques qui ont été analysés au LANADA, des échantillons de viande prélevés à l’abattoir et aux marchés qui ont été analysés au Centre Ivoirien Antipollution, et les BMR qui ont fait l’objet d’une recherche au niveau de l’institut Pasteur de Côte d’Ivoire.
Il faut reconnaitre ici que ces élevages fournissent 85% de la production laitière locale et nationale. À ce jour, les principales contraintes à l’élevage bovin en Côte d’Ivoire sont à la fois d’ordre organisationnel, sanitaire et d’accès aux ressources pastorales, et la contamination microbienne des produits de cet élevage notamment le lait, la viande et même l’environnement est de plus en plus documenté. Il faut signaler en passant que le Centre Suisse de Recherches Scientifiques en Côte d’Ivoire (CSRS) dans le cadre d’une succession de projets Safe Food Fair Food financé par la GIZ/BMZ, qui applique un développement de modèle laitier basé sur l’analyse de la filière financé par un consortium de bailleurs dont l’UBS-Optimus, Africa et le PASRES a mené de 2009 à 2014 des recherches à Korhogo sur la filière locale lait.
Au terme de cette atelier de restitution, les acteurs de la filière bovine et lait local de participants se sont dit satisfaits d’avoir informés sur les résultats relatifs à l’utilisation des antibiotiques, et la qualité du lait et de la viande, il se sont également sentis privilégiés d’avoir été sensibilisés sur l’importance du potentiel du lait local et de la nécessité de fournir aux consommateurs du lait et de la viande de la viande et du lait de bonne qualité. Au final, des solutions pour améliorer la qualité du lait et de la viande leur ont été sont proposées, et les participants venus nombreux ont été sensibilisés sur la problématique de la résistance antimicrobiennes.
Edithe Valerie Nguekam
Au terme de cette atelier de restitution, les acteurs de la filière bovine et lait local de participants se sont dit satisfaits d’avoir informés sur les résultats relatifs à l’utilisation des antibiotiques, et la qualité du lait et de la viande, il se sont également sentis privilégiés d’avoir été sensibilisés sur l’importance du potentiel du lait local et de la nécessité de fournir aux consommateurs du lait et de la viande de la viande et du lait de bonne qualité. Au final, des solutions pour améliorer la qualité du lait et de la viande leur ont été sont proposées, et les participants venus nombreux ont été sensibilisés sur la problématique de la résistance antimicrobiennes.
Edithe Valerie Nguekam