A l'évidence le microcosme politique Ivoirien aurait connu une toute autre configuration, si tous avaient décidé d'appréhender l'injustice qui leur est faite sous le prisme purement politique à savoir qu'un problème politique se règle toujours politiquement. Il s'agissait donc pour eux de puiser dans leurs tripes les ressorts politiques qui leur auraient permis de retrouver l'équilibre après la bourrasque.
Ils auraient dû comprendre de part et d'autre que la gravité de la situation exigeait la mise en veilleuse des luttes internes de positionnement, des ambitions personnelles. Ce qu'il fallait privilégier devrait être la survie politique collective.
En un mot comme en cent, il fallait appréhender le contexte avec objectivité. Il fallait à la fois vivre la situation au sens des sensations mais aussi la vivre au sens de la pensée agissante. Comme un tout, les militants de ce grand Parti avant-gardiste de principes et de valeurs démocratiques devraient à la fois vibrer du cœur et garder la tête droite et haute.
Or ce qu'il nous a été donné de constater, a été l'image d'un corps en apesanteur, en déséquilibre.
Cette méprise consubstantiellement apolitique, a eu pour effet immédiat de déclencher une fâcheuse incompréhension, mère de toutes les dérives qui suivront jusqu'à la cristallisation de ce que l'on pourrait désormais appeler "la guerre des frères ennemis", ou la crise interne au Front Populaire Ivoirien.
Lorsque viendra le temps des historiens, il faudra qu'ils ressortent, qu'au-delà de tout ce qui a pu être dit, cette crise marquait la confrontation de deux logiciels distincts ; l'un, formaté à exalter l'individu et l'autre formaté à exalter le groupe.
La question factuelle adressée à ces deux logiciels était de savoir si le Front Populaire Ivoirien (FPI) pouvait survivre à sa chute et à l'éloignement de son fondateur. Autrement dit, le groupe avait-il la capacité de se réorganiser pour survivre et même sauver l'individu ? Ou encore un autre individu du groupe pouvait-il bénéficier de la confiance du groupe ?
Manifestement, l'équation a semblé hors de portée de ce Parti, vu la déliquescence continue dans laquelle il se trouve. Comme dirait l'autre, ils n'y ont vu que du feu. Et comme des candidats qui n'ont pas le niveau requis, ils ont préféré pousser loin la copie, sortir de la salle d'examen pour une errance sans lendemains.
Et pourtant les fortes mobilisations qui ont entouré les premières sorties de ce Parti dès que le nouveau pouvoir a desserré l'étau, ont montré qu'il avait gardé intactes sa vitalité et la sympathie dont il était l'objet de la part des populations.
A l'analyse, ce Parti semble avoir raté le coche en n'ayant pas persévéré dans cette voie royale qui lui aurait inéluctablement redonné ses lettres de noblesse. Elle lui aurait sans doute permis de remettre démocratiquement les pendules à l'heure. Cette voie-là, est celle qui toujours contraint l'adversaire aux exigences du pluralisme démocratique, où le nombre départage.
Sous cet angle, le rebondissement après la chute était donc de l'ordre du possible.
Comment objectivement pouvait-il en être autrement d'autant plus que la rage de la frustration aurait été formidablement transformée en solutions politiques.
Hélas, mille fois hélas ! C'est plutôt à un spectacle d'auto-destruction que ce Parti nous a invité, à la grande joie de leurs adversaires qui eux, buvaient du petit-lait et qui comme des loups dans la bergerie, s'en donnaient à cœur joie dans la reconversion et la démobilisation des Frontistes. Et ce qui devrait arriver arriva ! Un Parti déchiqueté, exsangue, où les uns croyant faire du mal aux autres actent l'auto-neutralisation.
Aujourd'hui, dix ans après la chute et sept ans de crise interne après, au moment où les uns et les autres semblent d'accord sur ce qu'il y a de mieux à faire, les uns et les autres n'ont-ils pas l'obligation de faire leur examen de conscience, leur autocritique, pour en arriver à des conclusions de sagesse ?
Ils doivent ce sursaut autant à leurs martyrs, à leurs blessés, à tous les traumatisés, qu'à la République toute entière.
La réconciliation nationale tant réclamée par tous, ne peut faire l'économie de cette réconciliation interne.
Oui c'est par cet examen de conscience, cette Catharsis que nous emprunterons le chemin de la Côte d'ivoire qui gagne avec tous ses enfants et donc de L'Afrique qui gagne avec tous ses fils.
L'Afrique de demain, celle qui aspire à l'égalité avec les autres continents, ne saurait s'enliser sur des voies autres que démocratiques. Elle ne peut pas se permettre des libertés aliénantes.
Nous croyons en cette Afrique là avec la bonne graine qui s'y trouve et qui finira par germer, sur ce si long chemin de l'émancipation.
Gnêrèwolloh
Ils auraient dû comprendre de part et d'autre que la gravité de la situation exigeait la mise en veilleuse des luttes internes de positionnement, des ambitions personnelles. Ce qu'il fallait privilégier devrait être la survie politique collective.
En un mot comme en cent, il fallait appréhender le contexte avec objectivité. Il fallait à la fois vivre la situation au sens des sensations mais aussi la vivre au sens de la pensée agissante. Comme un tout, les militants de ce grand Parti avant-gardiste de principes et de valeurs démocratiques devraient à la fois vibrer du cœur et garder la tête droite et haute.
Or ce qu'il nous a été donné de constater, a été l'image d'un corps en apesanteur, en déséquilibre.
Cette méprise consubstantiellement apolitique, a eu pour effet immédiat de déclencher une fâcheuse incompréhension, mère de toutes les dérives qui suivront jusqu'à la cristallisation de ce que l'on pourrait désormais appeler "la guerre des frères ennemis", ou la crise interne au Front Populaire Ivoirien.
Lorsque viendra le temps des historiens, il faudra qu'ils ressortent, qu'au-delà de tout ce qui a pu être dit, cette crise marquait la confrontation de deux logiciels distincts ; l'un, formaté à exalter l'individu et l'autre formaté à exalter le groupe.
La question factuelle adressée à ces deux logiciels était de savoir si le Front Populaire Ivoirien (FPI) pouvait survivre à sa chute et à l'éloignement de son fondateur. Autrement dit, le groupe avait-il la capacité de se réorganiser pour survivre et même sauver l'individu ? Ou encore un autre individu du groupe pouvait-il bénéficier de la confiance du groupe ?
Manifestement, l'équation a semblé hors de portée de ce Parti, vu la déliquescence continue dans laquelle il se trouve. Comme dirait l'autre, ils n'y ont vu que du feu. Et comme des candidats qui n'ont pas le niveau requis, ils ont préféré pousser loin la copie, sortir de la salle d'examen pour une errance sans lendemains.
Et pourtant les fortes mobilisations qui ont entouré les premières sorties de ce Parti dès que le nouveau pouvoir a desserré l'étau, ont montré qu'il avait gardé intactes sa vitalité et la sympathie dont il était l'objet de la part des populations.
A l'analyse, ce Parti semble avoir raté le coche en n'ayant pas persévéré dans cette voie royale qui lui aurait inéluctablement redonné ses lettres de noblesse. Elle lui aurait sans doute permis de remettre démocratiquement les pendules à l'heure. Cette voie-là, est celle qui toujours contraint l'adversaire aux exigences du pluralisme démocratique, où le nombre départage.
Sous cet angle, le rebondissement après la chute était donc de l'ordre du possible.
Comment objectivement pouvait-il en être autrement d'autant plus que la rage de la frustration aurait été formidablement transformée en solutions politiques.
Hélas, mille fois hélas ! C'est plutôt à un spectacle d'auto-destruction que ce Parti nous a invité, à la grande joie de leurs adversaires qui eux, buvaient du petit-lait et qui comme des loups dans la bergerie, s'en donnaient à cœur joie dans la reconversion et la démobilisation des Frontistes. Et ce qui devrait arriver arriva ! Un Parti déchiqueté, exsangue, où les uns croyant faire du mal aux autres actent l'auto-neutralisation.
Aujourd'hui, dix ans après la chute et sept ans de crise interne après, au moment où les uns et les autres semblent d'accord sur ce qu'il y a de mieux à faire, les uns et les autres n'ont-ils pas l'obligation de faire leur examen de conscience, leur autocritique, pour en arriver à des conclusions de sagesse ?
Ils doivent ce sursaut autant à leurs martyrs, à leurs blessés, à tous les traumatisés, qu'à la République toute entière.
La réconciliation nationale tant réclamée par tous, ne peut faire l'économie de cette réconciliation interne.
Oui c'est par cet examen de conscience, cette Catharsis que nous emprunterons le chemin de la Côte d'ivoire qui gagne avec tous ses enfants et donc de L'Afrique qui gagne avec tous ses fils.
L'Afrique de demain, celle qui aspire à l'égalité avec les autres continents, ne saurait s'enliser sur des voies autres que démocratiques. Elle ne peut pas se permettre des libertés aliénantes.
Nous croyons en cette Afrique là avec la bonne graine qui s'y trouve et qui finira par germer, sur ce si long chemin de l'émancipation.
Gnêrèwolloh