Prêt à assumer quitte à retourner en détention, oui, il prévient fermement : ‘’C'est ça et c'est pour tout ça qu'on nous a arrêté. Donc on nous arrêtera encore puisque nous allons continuer le combat. Nous ne sommes pas des enfants. Quand tu es un gamin et que tu ne sais pas ce que tu fais, quand on crie sur toi, tu fuis et tu vas te cacher dans les bras de ta maman. Nous on n’est pas comme ça. Quand on sort pour dire qu'on va se battre pour que le sort des ivoiriens soit meilleur, on continue, on ne s'arrête pas. C'est pourquoi moi qui ai initié ce combat, je trouve que c'est trop d'éloges pour moi. Au contraire, c'est vous qui me suivez qui devez avoir tous ces éloges. Quand on vous arrête, j'ai des soucis à me faire. Je dis : voilà des enfants, des jeunes, des femmes qui sont sortis pour me suivre, qu'est-ce que leurs parents penseront de moi ? Que j'envoie leurs enfants à la misère et à la souffrance. J'ai combattu hier, je combats aujourd'hui et je combattrai demain. Il faut que ceux qui avaient des doutes lèvent ses doutes de leurs têtes’’.
L’ex pensionnaire de la prison de Scheveningen à la Haye, veut faire monter les enchères. Seulement, le contexte a bien changé. Non seulement, il n’est plus considéré à ce jour comme le leader charismatique de l’opposition Ivoirienne avec le positionnement de figures emblématiques à l’instar de Henri Konan Bédié du PDCI-RDA, ou de Guillaume Soro, président de Générations et Peuples Solidaires (GPS).
Surtout, la dislocation de son électorat écartelé entre son épouse légale, Simone Ehivet Gbagbo à la tête du Mouvement des Générations Capables (MGC) et son ancien premier ministre, Pascal Affi Nguessan, du Front Populaire Ivoirien (FPI). Certes, il lui reste encore des partisans.
Mais, les marges de manœuvre lui sont extrêmement réduites. Au sein même de la Gauche, l’ex chef d’état ne fait plus l’unanimité. Ses querelles interminables avec ses ex compagnons de lutte l’ont profondément fragilisé. Pour ceux de ses partisans qui lui restent et qui sont prêts à répondre à ses mots d’ordre, la désillusion risque d’être grande.
Certains seront emportés par la nostalgie des heures de grande mobilisation des années fastes de l’opposition… Pourtant, les temps ne sont plus les mêmes… Et le nom de Laurent Gbagbo ne vend plus du tout les mêmes.