On peut le dire, la tempête a véritablement soufflé sur l'année scolaire 2023-2024 avec la proclamation des résultats du dernier examen à grand tirage, ce lundi 8 juillet. Même si dans l'ensemble l'on est encore en deçà des attentes, le taux d'admis de 34,17% est nettement encourageant. Ce sont en effet 117266 succès enregistrés. L'an dernier, le taux était à 32,09 % et 30,78% en 2022. Ce taux d'admis qui évolue crescendo témoigne bien de ce que l'école ivoirienne sous la houlette de la ministre de l'Éducation nationale et de l'alphabétisation se porte bien. Aujourd'hui, faut il le souligner, le taux de tricherie avec son cortège de stratagèmes et de cartels, est maîtrisé. Si bien que les candidats sont jugés sur leurs valeurs intrinsèques. L'un dans l'autre, il faut convenir qu'un travail est tissé autour des examens à grands tirages qui les rendent de plus plus crédibles. Mais l'autre combat demeure le taux de grossesses en milieu scolaire qui a atteint des proportions très inquiétantes avec plus de 5 mille cas en 2024.

Norbert Nkaka

Instituée en 2019, la journée du pagne traditionnel ivoirien (Jpti) de la tisserande ivoirienne Chantal Guiraud, se veut le creuset de la revalorisation et de la promotion du textile ivoirien. Car le pagne est à la fois un instrument identitaire, culturel, touristique et économique. En Côte d'Ivoire, certaines grandes régions sont marquées ou connues grâce au type de pagne qui les caractérise. Le Kamadjé en pays Gouro, le Daléba à Odienné, le Poucabeuh en pays Attié, les pagnes Baoulé, Sénoufo et Yacouba ou le rafia en pays Dida... sont quelques-unes des particularités. Et donc ces journées du pagne traditionnel ivoirien constituent une sorte d'exploration, une véritable catharsis pour les générations à venir.

Lors de la conférence de presse du samedi 6 juillet, marquant le lancement de la 5 ème édition des journées du pagne traditionnel ivoirien, Chantal Guiraud a égrené quelques acquis de son organisation. "Malgré quelques difficultés, il faut reconnaître que notre organisation a permis de révéler quelques images de ce patrimoine caché qu'est le textile, riche et varié. Ces journées, du fait de leur caractère tournant, nous ont beaucoup apporté. Nous avons reçu une villa à Adzopé puis une autre à Sinfra pour installer un centre des métiers de tissage. À Kouibly, le maire Zahé Alexis a mis à notre disposition un hectare de terrain pour la réalisation d'un centre formation des tisserands. Au niveau international, le textile ivoirien est désormais connu sur le marché américain ( Agoa)", dévoile Chantal Guiraud. Pour cette édition placée sous le patronage de l'inspecteur général d'État, Ahoua N'Doli Théophile, sous la présidence du maire de Kouibly, Zahé Alexis et sous le parrainage de Yéo Djélika, la promotrice Chantal Guiraud prévoit deux grands axes. La première journée sera marquée par les expositions des textiles ivoiriens. Ce sera l'occasion de faire toucher du doigt, tout le patrimoine culturel des 4 points cardinaux en matière de textile. Le second volet est la soirée culturelle. Celle-ci dévoilera également le message que cache le pagne tissé autour de la thématique de l'employabilité. Il s'agira de montrer ce que le pagne génère en termes d'employabilité.

Selon la promotrice Chantal Guiraud, cette 5 ème édition enregistra l'invitation de 3 pays, à savoir le Ghana, le Bénin et le Burkina Faso. L'autre innovation, c'est la formation en teinture végétale et naturelle en prélude à la Jpti, soit du 28 juin au 19 juillet. Quatre groupes de 25 jeunes bénéficieront de formation en teinture par des spécialistes du domaine venus du Burkina Faso. Il s'agit de Ouédraogo née Sawadogo Bintou, pour la teinture végétale, Ouédraogo Rakéita et Sougouri Savadogo pour la teinture naturelle. Mais le fait le plus marquant est surtout le soutien technique du projet Ethical Fashion Initiative des Nations Unies piloté par la Franco Burkinabé Océane Joncoux, ingénieur en textile et Ziné Jemmali, spécialiste en développement durable. "C'est une perche que la maison Ethical tend à la Côte d'Ivoire en termes d'expertise et de soutien pour la promotion du textile ivoirien. La notion d'employabilité tirerait tout son sens à travers le soutien de cette structure", a lancé la promotrice Chantal Guiraud qui attend encore beaucoup des autorités ivoiriennes pour le rayonnement du textile ivoirien, un secteur pourvoyeur d'emplois. Notons que c'est par la distribution des diplômes que cette cérémonie de lancement a pris fin.

Norbert Nkaka

Ce drame s'est produit aux environs de 21 heures. Selon des sources, Guehi Wilfried, un jeune étudiant, devenu conducteur occasionnel de tricycle, revenait de la ville voisine de Duékoué (chef lieu de la région du Guemon). Mais parvenu à hauteur de la nouvelle gare, à Bangolo, il constate une défaillance sur l'une de ses roues. L'étudiant range alors son engin sur le bas côté, histoire de trouver un réparateur pouvant le dépanner. C'est à ce moment que déboule en trombe une moto de type KTM qui foudroie l'arrière du tricycle en stationnement. Le conducteur de la moto et son passager sont ensuite balancés dans les airs avant de chuter lourdement sur le bitume. Yassemon Thierry, le jeune conducteur de la moto meurt sur le champ avant même l'arrivée des secours. Bahi Kanakan Cyril un peu plus chanceux s'en sort avec de graves blessures notamment au niveau de son appareil génital. Admis en urgence à l'hôpital général, il a été transféré dans un autre centre de santé disposant un plateau technique plus approprié. Dans leur chute, la motocyclette a percuté Bonhomon Valérie qui était en compagnie de Guehi Wilfried. Alertés, les hommes de l'adjudant chef, Touré Sékou sont arrivés sur les lieux pour le constat d'usage. Les blessés ont été conduits au centre de santé, quand le corps du conducteur de la motocyclette a été enlevé par les services des pompes funèbres pour la morgue de l'hôpital général. C'est encore une fois le lieu d'attirer l'attention des jeunes conducteurs de moto sur l'excès de vitesse et le non port de casque.

Osmose Kahiga (Correspondant régional)

L'enquête pour le rétablissement de la vérité dans l'affaire de l'assassinat de l'instituteur bénévole, Bomahé Jean Luc Gaël suit son cours. La gendarmerie vient de mettre le grappin sur l'un des mis en cause dans cette affaire. Il s'agit de Guipohi Emmanuel dit Bayé Grégoire, un homme plusieurs fois cité dans la maltraitance de Bomahé Jean Luc qui a conduit à sa mort. Assurant le rôle de chef adjoint de sécurité villageoise, Guipohi Emmanuel aura joué un sale rôle dans l'arrestation et la maltraitance de l'instituteur bénévole qui ont conduit à sa mort. C'est pourquoi lorsque Bomahé Jean Luc est décédé et les heures qui ont suivi, Bayé Grégoire sur qui pèse une lourde responsabilité,a préféré fuir son village natal de Zéo pour s'établir à Bahé-Sébon, un village de la sous-préfecture de Guehiébly, situé à une vingtaine de kilomètres de Zéo. C'est le mercredi 19 juin 2024 qu'il a été débusqué dans "sa tanière" par les fins limiers de la gendarmerie. Mis à la disposition de la brigade de gendarmerie de Bangolo, il a été déféré devant le tribunal de première instance de la ville de Man. Il est bon de savoir qu'un avis de recherche a été lancé contre une trentaine de personnes tous en fuite. Dans le cadre de cette affaire, la gendarmeri a déjà mis aux arrêts deux chefs de village et le chef de sécurité villageoise croulent depuis 5 mois dans les geôles de la prison civile de Man.

Osmose Kahiga ( correspondant régional)

La crise de 2002 et surtout celle de 2010 avec leurs cortèges de morts et de dégâts matériels et autres traumatismes, ont fortement fragilisé le tissu social. À ces jours, des termes de conflictualités demeurent encore. À l'approche des joutes présidentielles de 2025, des velléités de résurgence ne sont pas à exclure. Il apparaît dès lors impérieux de ramener les populations à la consolidation de la paix et de la cohésion sociale. Dans cette perspective, le ministère technique a mis en place un projet d'appui au renforcement de la cohésion et réconciliation ( Parcnr) dont le directeur de cabinet, Joël Yves Kouadio est le coordinateur. Cette structure a entrepris d'élaborer un guide d'appui au renforcement de la cohésion nationale et de la réconciliation. Pour le réaliser, des ateliers de collecte d'informations et de renforcement des capacités sont programmés dans les régions du Goh (Gagnoa), du Cavally ( Guiglo), des Grands Ponts ( Dabou), du Gbêkê ( Bouaké) et du Bounkani ( Bouna), du 10 au 28 juin.

Pour le coordinateur de ce projet important, Joël Yves Kouadio, l'objectif de cette caravane est de collecter dans ces régions, des informations pour l'élaboration du guide de prévention et de règlement des conflits communautaires. Il s'agit en effet de constituer une base de données à travers un partage d'expériences, de renforcer les capacités des autorités administratives et des acteurs locaux en matière de prévention et règlement des conflits, de rédiger les résolutions et de les valider. "Nous voulons permettre aux acteurs locaux d'être un relais pour prôner la paix et la cohésion mais aussi partager leurs expériences en termes de résolution des conflits au plan national. Le choix de ces localités vient de ce que ces régions ont été vivement touchées lors des conflits. Nous venons comprendre auprès des populations, les causes et les conséquences de ces conflits", a indiqué Joël Yves Kouadio.

Dans son adresse aux populations lors de l'étape de Dabou, le jeudi 20 juin, le directeur de cabinet de la ministre Mys Belmonde Dogo, s'est félicité du climat de paix dans lequel baigne la Côte d'Ivoire, grâce aux actions du président de la République Alassane Ouattara. Toutefois, des efforts doivent être faits pour la consolider et la renforcer. " La paix et la cohésion sont des exigences d'une vie en société. Faisons donc en sorte à éradiquer les replis identitaires et la violence ", a t il appelé les participants parmi lesquels les chefs de villages, de communauté, des guides religieux, des femmes et des jeunes.

Deux modules, à savoir, " la prévention et règlement des conflits incluant les modes traditionnels et de renforcement de la cohésion sociale " et "Droits humains et genre comme moyens de prévention et de règlement des conflits", ont meublé cet atelier riche en échanges. Prochaine étape, la capitale du Gbêkê à Bouaké, du 23 au 26 juin. Cette caravane prendra fin à Bouna, dans la région du Bounkani le vendredi 28 juin.

Norbert Nkaka